Dans le cadre de l’enquête sur l’effondrement mortel de deux immeubles à Marseille en novembre 2018, le bailleur social Marseille Habitat a été mis en examen pour « homicides involontaires par violation délibérée d’une obligation de sécurité et mise en danger d’autrui ».
Les peines encourues pour les personnes physiques peuvent aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende et le montant de l’amende peut être multiplié par 5 pour les personnes morales.
La responsabilité de la personne morale n’exclut pas le cumul de responsabilité avec celle du dirigeant ou d’un manager en cas de délégation de pouvoirs valable.
Dans cette affaire, de nombreux signalements sur le mauvais état des deux immeubles avaient été effectués par les habitants auprès du bailleur social, des autres copropriétaires, du syndic et de la mairie, sans pour autant que de réelles mesures soient prises.
RAPPEL
Les juges de la Haute Cour considèrent que le bailleur est tenu de réaliser des travaux sans attendre une injonction de l'administration dès lors que l'apparition d’un risque est révélée par un diagnostic. A défaut, sa responsabilité pénale peut être engagée (Crim, 20 novembre 2012 n° 11-88.059).
De même, dans une autre affaire, un bailleur a été reconnu coupable d'homicide involontaire au visa de l’article 221-6 du Code pénal à la suite d'un incendie provoqué par une installation électrique présentant un défaut de conformité. Le bailleur a commis une faute en donnant à bail un logement en mauvais état de réparation et ne répondant pas aux normes de décence (Crim, 7 septembre 2010, n° 09-86.137).
Le juge se fondera sur un faisceau d’indices pour caractériser l’insuffisance des mesures de prévention mises en place par l’entreprise ou l'absence de prise en compte des situations dangereuses.
Aussi, il est préconisé aux bailleurs sociaux de :